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Bayeux : ville cyclable ?

A l’initiative de cyclistes bayeusains, Dérailleurs a organisé samedi 22 février une visite globale des aménagements cyclables de Bayeux. Depuis la remise du clou rouillé à la ville en 2005, des actions positives ont été indiscutablement entreprises par la municipalité. Une collaboration s’était d’ailleurs instaurée entre notre association et les services techniques de Bayeux pendant quelques années. L’initiative du 22 février avait pour objectif de dresser un état des lieux sommaire des aménagements entrepris, de mettre en évidence les erreurs commises, et de formuler des propositions constructives pour développer le vélo urbain. Ce travail a fait l’objet d’un dossier qui a été envoyé à la presse ainsi qu’aux candidats aux élections municipales.

Il s’agit pour Dérailleurs de rappeler une idée simple mais essentielle : on ne fera pas de politique cyclable cohérente et efficace sans les premiers concernés : les usagers cyclistes ! Dérailleurs réaffirme son intérêt à aider en ce sens les municipalités volontaristes. Voici la synthèse de nos observations et recommandations :

  • Bayeux est une ville très adaptée à la pratique du vélo grâce à son relief, son centre historique, ses courtes distances mais les déplacements effectués par celui-ci restent marginaux. La pression automobile est forte, au détriment de la qualité de vie (bruit, occupation de l’espace public…) et de l’environnement (émission de gaz à effet de serre, pollution atmosphérique…). Au cours de ces 2H30 de visite, nous n’avons pas croisé un seul cycliste urbain !
  • Des pistes cyclables ont été aménagées, souvent bi-directionelles et sur trottoirs. Des erreurs de conception existent malheureusement. Nous remarquons que les nombreux « cédez le passage » imposés aux vélos rendent leur utilisation peu intéressante, à l’image de la piste avenue Clémenceau. La non utilisation des pistes cyclables (mal conçues) par les cyclistes engendre une incompréhension voire une agressivité des automobilistes qui va à l’encontre d’un partage harmonieux de l’espace public.
  • L’insertion des cyclistes dans la circulation et l’accès aux pistes bi-directionelles est problématique (absence de sas vélos aux feux tricolores, détours et traversées de chaussées peu sécurisants). La cohabitation avec les piétons peut s’avérer délicate. Il faut avoir à l’esprit qu’il faut prendre la place à la voiture, sur voirie, et non aux piétons. L’exemple le plus flagrant est situé avenue Dubois de la Cotardière, où la place sur la rue existait pour créer les pistes, moyennant la destruction des terre pleins centraux.

Proposition n°1 : privilégier la conception de pistes sur la chaussée, où les règles de circulation classiques s’appliquent (pas de cédez le passage pour les vélos).

  • Bayeux ne compte aucun double-sens cyclable, pourtant imposés par la réglementation depuis 2008 dans les zones 30. Ils sont très pertinents pour les cyclistes, car ils évitent des détours pénalisants. La largeur de la chaussée dans certaines rues rend impossible d’envisager un double-sens vélo, mais il est regrettable de constater que des rues ont fait l’objet de rénovation récente, sans prévoir cette possibilité : citons la rue Saint-Laurent et la rue Genas Duhomme.

Proposition n°2 : examiner la faisabilité de double-sens cyclables à Bayeux, par exemple dans les rues Monfiquet, Saint-Laurent.

  • La possibilité de stationner son vélo à proximité des pôles générateurs de trafic est essentielle. Les parcs de stationnement vélo existants sont trop peu nombreux, presque « confidentiels ». Il existe encore des équipements de type « mange-roue », comme devant la piscine municipale, obsolètes et peu sûrs. Le parking à vélo récemment aménagé place de la gare SNCF est mal conçu : le toit n’abrite rien des intempéries, les arceaux sont insuffisamment solides, il est « squatté » à près de 50 % par les deux roues motorisés qui devraient disposer d’un parking spécifique. Les horaires de la maison du vélo qui offre un stationnement sécurisé sont trop restrictifs et ne permettent pas une utilisation optimale.

Proposition n°3 : adopter un programme de stationnement vélo ambitieux, en associant les cyclistes, à la fois sur l’implantation et sur le choix des arceaux. Là encore, il ne faut pas hésiter à privilégier l’installation des arceaux en lieu et place de stationnement automobile : 1 place automobile supprimée, 4 à 6 places offertes pour les usagers cyclistes !

Proposition n°4 : revoir l’aménagement du parc de stationnement de la gare de Bayeux, en excluant les deux roues motorisés et en remplaçant les arceaux. A défaut de créer un abri sécurisé et fermé libre service face à la gare comme il en existe partout en France, veiller à l’accessibilité rapide sans contrainte horaire pour les abonnés TER (utilisation du pass « On y go » en projet) du parc de la maison du vélo.

  • La promenade des bords de l’Aure est un atout pour le développement du vélo urbain. Mais le flou subsiste sur son statut pour les vélos : des plans mentionnent la possibilité de l’emprunter à vélo, mais des aménagements gênent physiquement leur accès, notamment sur la partie centrale entre l’avenue Clémenceau et la rue Saint-Quentin. Dans la partie située entre le by-pass et la rue Saint-Quentin, l’eau stagne une bonne partie de l’automne, la rendant inutilisable pour les piétons et gênante pour les cyclistes. Depuis 15 jours, des rigoles viennent d’être creusées, vraisemblablement à l’initiative du service espaces verts.

Proposition n°5 : remplacer les équipements gênant l’accès des vélos dans la partie centrale, matérialiser clairement l’autorisation d’accès aux vélos, améliorer durablement l’écoulement des eaux face aux anciens abattoirs.

  • Un important travail de sensibilisation de nos concitoyens est à mener pour les inciter à se déplacer à vélo. Des campagnes ponctuelles peuvent rappeler les bienfaits écologiques, en terme de santé publique et pour le porte-monnaie du consommateur de l’usage quotidien du vélo : journée « en ville sans ma voiture », fête du vélo… Des animations sont à organiser auprès des scolaires (primaires, collèges et lycées) pour les inciter à venir à vélo : aboutir à la mise en œuvre de plans de déplacement d’école, en lien avec les parents d’élèves, l’Education Nationale, l’ADEME… La maison du vélo à un rôle majeur à jouer en ce sens. La question de parcs sécurisés pour le stationnement dans l’enceinte des établissements scolaires devra être abordée dans ce cadre.

Proposition n°6 : organiser des événements ponctuels autour de la mobilité et des déplacements alternatifs à la voiture.

Proposition n°7 : insuffler la mise en place de plans de déplacements d’école avec les partenaires concernés.

  • On ne fera pas de politique cyclable sans les premiers concernés, les cyclistes ! Des associations comme Dérailleurs, composées d’usagers cyclistes militants et très pointus sur le sujet, sont prêtes à aider les collectivités à construire une politique cyclable ambitieuse. Les élus ont tout intérêt à consulter et associer en amont les cyclistes pour obtenir des équipements fiables et réussis.

Proposition n°8 : créer un comité consultatif vélo, regroupant élus, services techniques, associations de cyclistes comme Dérailleurs, pour donner un avis sur tout projet d’aménagement cyclable. Des permanences ou visites / expertises pourront être organisées, en associant les bayeusains intéressés.

 

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