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Caen-la-Mer : prolongation (suite)

Jeudi 20 novembre, Caen-la-Mer inaugurait la prolongation de la voie verte du chemin de fer minier de Mondeville à Grentheville. Dans l’article précédent nous vous avons décrit la liaison Grentheville – Mondeville globalement positive … avant la pose des barrières. Hélas … à Caen-la-Mer, le diable se cache dans les finitions et la cohérence !  

Juste avant cette inauguration et immédiatement après, plusieurs de nos adhérents sont allés non seulement visiter le kilomètre de jonction entre Mondeville et Grentheville mais également parcourir les 5,3 km séparant Colombelles de Grentheville. Si la création d’une continuité cyclable entre les communautés de Caen la Mer et Plaine Sud de Caen est unanimement appréciée, il y a beaucoup à dire sur les barrières nouvellement installées ou remplacées ainsi que sur la prétendue liaison nord vers le chemin de halage.

2ème partie : Caen-la-Mer, une politique vélo toujours incompréhensible.

Les barrières. « A quelque chose malheur est bon » disions nous au début de l’été en constatant que les barrières inutiles et dangereuses qui barraient la voie verte Colombelles Giberville avaient été la proie des vandales. Las ! Non seulement des barrières ont été réinstallées mais elles sont pires que les précédentes. Le recouvrement y est très important et l’espace réduit. Conséquence : le passage est délicat voire impossible pour des fauteuils roulants, des tricycles, des tandems, des remorques pour enfants …  Au minimum un cycliste devra mettre pied à terre : risques de chutes et de collisions au menu … Sans compter que l’attention se porte sur le passage délicat des barrières plutôt que sur la traversée de la route. Il est dommage que ces barrières ne soient pas adaptées au passage des cyclistes, et ne répondent pas aux règles en vigueur sur ce type d’aménagement : recommandations du CERTU et cahier des charges des véloroutes et voies vertes. Ces documents tenant lieu de règles de l’art, on peut envisager à notre avis une mise en cause de Caen la Mer en cas d’accident, ou un recours au titre de la loi sur le handicap, en particulier pour celles qui ont été installées à Giberville et ne permettent pas le passage d’un fauteuil roulant.

La jonction nord. Le document de présentation, dans son élan, parle aussi de la possibilité de rejoindre l’allée cavalière et le chemin de halage vers la mer à Colombelles. Nous invitons les élus à se rendre sur place et à tenter l’expérience ! La voie qui débouche sur le site de la SMN est dans un état moyen (bitume dégradé par des racines). Elle s’interrompt à proximité du réfrigérant, et il est très difficile de la quitter. En effet, l’issue est successivement barrée par des tranchées, une barrière en bois, une butte de terre d’environ 1 m de hauteur sur toute la largeur et de gros rochers. Lorsqu’on réussit à porter son vélo au-delà de ces obstacles (impossible pour tricycle, handibike, remorque chargée), rien n’indique ni ne permet de rejoindre dans de bonnes conditions l’allée cavalière. Si on y arrive, celle-ci est très dégradée et côté Colombelles, il est impossible de passer : la sortie est barrée par des chantiers de constructions d’immeubles, et le rétablissement du passage ne semble pas prévu. Si malgré tout ça on arrive à Colombelles (par la route, de l’autre côté), on peut se rendre compte que c’est la piste cyclable permettant de descendre vers l’Orne qui y a été détruite en partie. Pour le reste, elle n’est pas entretenue (graviers, bouts de verre, terre,…), et est en partie occupée par des véhicules en stationnement. Tout cela a un coût. Or,  dans le même temps,  on constate que des aménagements existants sont laissés à l’abandon et jamais entretenus. Dans le même secteur,  la piste qui ceinturait le site de la SMN,  ou ce qui en reste,  est un « bon » exemple. Cette situation gâche l’inauguration de ce nouvel aménagement, et donne l’impression que ce qui est construit d’un côté est progressivement détruit de l’autre.

Caen la mer mène t-elle une politique cyclable, ou une politique de communication ? Dans le premier cas, c’est raté. Une voie verte non jalonnée où l’on empêche (ou gène, au minimum) la circulation d’une partie des usagers, et qui débouche sur un tas de terre, c’est un peu du gaspillage d’argent public, et ça n’incitera pas nos concitoyens à utiliser les modes de déplacements actifs. Dans le second cas, c’est raté aussi, du moins vis à vis des lecteurs cyclistes de ce communiqué, qui s’aperçoivent qu’on veut leur faire prendre des vessies pour des lanternes. L’objectif serait-il de faire croire à ceux qui ne font pas de vélo et n’ont pas l’intention d’en faire qu’on fait beaucoup pour les cyclistes ? On n’ose le croire !

Voir ici le communiqué de presse de Caen la Mer.

NDLR : Il serait grand temps que Caen la Mer discute avec ses usagers et en particulier avec l’association Dérailleurs comme le font déjà le Conseil Général du Calvados, ou les villes de Caen et d’Hérouville Saint Clair. Le conseil d’administration de l’AF3V (Association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes) a récemment confié à Dérailleurs une mission importante de niveau national reconnaissant de facto la compétence et le sérieux de ses membres.

A propos des barrières sur les voies vertes, vous pouvez lire également notre article Voies vertes et barrières.

Crédit photo André-Pierre, Antoine, Jérôme.

A Giberville, des barrières empêchent le passage des fauteuils roulants, handibikes, tricycles, tandems, remorques pour enfants … 

En sortie nord de la voie verte …

… levée de terre …

… barrières et rochers … rien ne passe !

En face, on pourrait donc rejoindre la piste cavalière ?

… 200 mètres de bitume le laissent penser …

… mais il faut vite déchanter.

La sortie de la piste cavalière est barrée par des chantiers de construction …

5 comments to Caen-la-Mer : prolongation (suite)

  • Sébastien

    et pourquoi tous ses rochers , barrières .. ???

    • André-Pierre

      C’est une question qui n’a pas de réponse officielle pour l’instant. Mon analyse personnelle : peut être pour empêcher les roms qui campent sur le plateau de pénétrer certains espaces où ils pourraient s’installer. Je ne vois pas d’autre explication car je n’avais encore jamais vu qu’on empêche les cyclistes d’accéder à une voie verte.

  • Antoine

    « … barrières et rochers … rien ne passe ! »

    Avec beaucoup d’ironie, je dirais bien que si, les gens du voyage, eux, y arrivent bien à passer pour s’installer une partie de l’été sur les pelouse longeant cette voie verte. De la même manière qu’ils sont présent en quasi-permanence sur la zone de la SMN, en changeant de temps en temps de parking ou de pelouse. (Par exemple, la semaine dernière il y avait 3 campements différents sur la zone… dont un sur un parking équipé d’un portique de gabarit à l’entrée)
    http://www.ouest-france.fr/colombelles-une-petition-pour-faire-partir-les-gens-du-voyage-2935250

    Donc vu que ces personnes qui devrait être gênées par ces barrières ne le sont pas, il serait temps que les pouvoirs publics l’intègre et permettent aux utilisateurs finaux d’utiliser pleinement et facilement ces équipements !

  • La levée de terre et les rochers qui bouchent la voie verte au nord sont dus à l’installation répétée de gens du voyage…
    Certes, les nombreuses caravanes étaient stationnées sur les parties enherbées et des câbles électriques traversaient la voie, mais la voie verte était toujours accessible. L’accès à la voie verte se faisait d’ailleurs plus facilement puisque la barrière était tout simplement retirée par les gens du voyage. 🙂

    Et la piste cyclable qui vers le rond-point Lazzaro (sens sud – nord) n’a de cyclable que le nom : aucun accès pour les cyclistes (hormis ceux équipés de bons VTT avec pneus anti-crevaison), jamais nettoyée des cailloux, débris de verre et autres détritus. Pas de connexion avec la voie verte qu’elle surplombe…

    La « piste cyclable » (mettons des guillemets tant les termes sont forts pour ce marquage en bordure de chaussée) qui reliait le pont de Colombelles au rond-point Lazzaro, a été tout simplement effacée, rayée et supprimée lors de l’aménagement du carrefour Jean Jaurès. Là non-plus, aucun entretien : débris divers, verre cassé, giclées de béton, cailloux aiguisés empêchaient tout bonnement d’emprunter cette piste. J’ai dû en faire patienter des conducteurs, le temps de monter la côte ! Les moteurs ronflaient derrière moi sur cette route où il n’est pas possible de doubler ! X-(

    C’est bête : il manque si peu de chose pour que ce soit fonctionnel, efficace, sûr et utilisé ! 🙁

  • Caen-la-Mer, vous êtes le maillon faible, au revoir !
    Maillon faible pas seulement en matière de vélo.
    Question déchets, Caen-la-mer n’est même pas catastrophique et je sais de quoi je parle (10 ans d’expérience en juin 2015 !) Une arrogance lors des réunions publiques absolument insupportables. Un fonctionnement vertical très XXe siècle ! Profil de profs sclérosés.
    Que faut-il faire pour sortir nos très chers décideurs de leurs bureaux douillés ? On ne voit jamais Caen-la-Mer sur le terrain. Jamais. C’est incontestablement le maillon très faible du mille feuilles.