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40% de mauvais conducteurs

Le 17 avril dernier, l’assureur AXA présentait les résultats de son 9ème baromètre du comportement des Français au volant, baromètre réalisé à partir d’un sondage TNS Sofres auprès de 1065 personnes. Autant le dire tout de suite, avec 40% de mauvais conducteurs, la situation se dégrade par rapport au baromètre 2012 dans lequel ces mauvais conducteurs n’étaient « que » 33%. Vitesse, alcool, téléphone, non respect des feux de circulation, ‘oubli’ des clignotants, vous trouverez dans le communiqué de presse AXA la liste des infractions les plus communes (voir le communiqué de presse). À la lecture de ce dossier, deux choses me semblent préoccupantes :

  • La banalisation de la mauvaise conduite. Ce baromètre n’est pas le fruit de contrôles effectués d’une manière inopinée mais le résultat d’un sondage, ce qui veut dire que 40% des personnes interrogées avouent – et pour certaines revendiquent – le fait de commettre régulièrement de graves infractions au Code de la Route. Ceux que le baromètre nomme « les affranchis » vont jusqu’à édicter leurs propres règles, ce qui représente la négation même d’un code commun à tous. A ce propos, une question effleure l’esprit : quelle est la part des « bons conducteurs » qui, commettant régulièrement des infractions, ne l’ont pas assumé à l’occasion de ce sondage, et ont donc, sinon menti, tout au moins minimisé la fréquence ou la gravité de leurs incartades ?
  • La conduite en ville : ça ne s’améliore pas. Ceci nous concerne, nous cyclistes, au premier chef : c’est en ville que les Français respectent le moins le code de la route et les principales victimes de ce laisser-aller sont les usagers les plus vulnérables. Le baromètre met en exergue « des dangers encore trop minimisés par des automobilistes qui se sentent dans leur véhicule comme dans une bulle« . La bulle, le sentiment de sécurité, c’est un des principaux arguments de vente de ces monstres qui ont envahi nos villes sous le doux nom de SUV ou de crossover … sécurité qui ne concerne que les occupants des dits véhicules et tant pis pour ceux qui circulent sans coquille protectrice.

Confrontons maintenant les infractions les plus courantes assumées par leurs responsables à notre vécu de cyclistes urbains ou péri-urbains.

  • 4 Français sur 10 roulent à plus de 65 km/h en ville. Ce que j’aime ici, c’est le « à plus de … ». Rappelons quand même qu’il s’agit d’une vitesse supérieure d’au moins 30% à la vitesse maximale autorisée. À une telle vitesse, le cycliste n’est plus en sécurité sur la chaussée, bande cyclable ou pas … et le piéton non plus, passage protégé ou pas. Le dossier rappelle que si il faut 26 mètres pour s’arrêter à 50 km/h, il en faut 12 de plus à 65 km/h. Rappelons également que, l’énergie cinétique variant avec le carré de la vitesse, cette même énergie cinétique passe du simple au double entre une collision à 50 km/h et une autre à 70 km/h. C’est pourquoi nous nous mobilisons pour le concept de Ville 30 (voir notre article).
  • Près de 8 conducteurs sur 10 ne s’arrêtent pas au feu orange. Ce chiffre fait également frémir tant il paraît évident que si 8 conducteurs sur 10 ne s’arrêtent pas au feu orange, il en existe alors une proportion non négligeable qui continue à passer alors que le feu est rouge. Les automobilistes ont probablement oublié ce que le Code de la Route énonce pourtant clairement : « le feu orange est un feu d’arrêt » … car ils sont 50% à considérer qu’il n’est pas dangereux de passer à l’orange. De quoi faire réfléchir ceux de nos amis cyclistes qui, pour des raisons de sécurité, anticipent leur redémarrage après un arrêt au feu rouge.
  • 1 Français sur 2 néglige l’usage du clignotant. C’est quelque chose de très préoccupant pour le cycliste urbain. À cause de ce laxisme, il devient pratiquement impossible d’anticiper les changements de direction d’un véhicule. Ainsi, si je suis arrêté à un stop et qu’une voiture est également arrêtée au stop en face de moi sans clignotant, il s’agit d’une ommission dans un cas sur deux … elle est donc susceptible de me couper la route. Même chose quand je circule sur une bande cyclable : impossible de savoir si le véhicule qui se trouve à ma gauche ne va pas tourner à droite dès la prochaine intersection.
  • Des conducteurs hyper-connectés. 37% des conducteurs téléphonent régulièrement au volant, 2 conducteurs sur 10 lisent ou envoient des SMS au volant. C’est extrêmement préoccupant en ville où chaque faute d’inattention peut être préjudiciable aux plus vulnérables, cyclistes et piétons.

Dommage que ce baromètre AXA n’ait pas pris en compte d’autres comportements encore plus symptomatiques des relations entre automobilistes – cyclistes comme :

  • le non respect des distances de sécurité
  • le non respect des sas vélos ou des lignes d’effet de feux
  • le stationnement sur les pistes ou bandes cyclables

… le pourcentage de mauvais conducteurs serait apparu encore plus élevé tant il est clair que ces règles qui concernent le partage de l’espace public sont très communément bafouées.

1 comment to 40% de mauvais conducteurs

  • sierra

    Le commentaire n’a pas tout à fait sa place ici mais bon, il ne serait pas mal que le pont de Collombelles subisse le même traitement que Pegasus car la voie verte qui traverse à cette endroit est dangereuse, en cause la vitesse des véhicules et leur manque de volonté de s’arrêter devant un piéton, cycliste sur les clous et un clous rouillé aux chauffeurs de bus Twisto qui ne relève pas le niveau moyen des conducteurs « vous allez me dire un cycliste c’est un client de moins pour Twisto ». Ces bus ne manifeste pas du tout leur intention de s’arrêter pour vous laisser passer et cela frise le mauvais comportement. Ca fait du bien quand c’est écrit!