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de Munich à Pouilly-en-Auxois

Le trip à la mode de Caen : de Munich à Pouilly-en-Auxois. Suite de nos récits de voyages à vélo effectués en cet été 2016, voici le tour d’une famille bien connue dans la petite communauté des voyageurs à vélo. Isabelle et Antoine (les parents), Adèle, Gabriel et Félicie (les enfants) se sont fait connaître il y a tout juste 10 ans lorsqu’ils sont partis toute une année découvrir à vélo une partie de l’Amérique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle-Calédonie (voir ici). Depuis, la famille continue à rouler régulièrement pendant les vacances d’été. Ils ont accepté gentiment de raconter pour Dérailleurs leur « Trip 2016 ».

Un départ mouvementé. Nous confions la maison au chat, fermons la porte et enfourchons les vélos direction la gare de Caen. Quel plaisir de partir directement de chez soi ! Nous allons jusqu’à Paris pour attraper un Flixbus de bus qui nous conduira jusqu’à Munich. C’est un voyage éprouvant, on en a pour notre argent ! Nous sommes partis le 21 juillet, arrivés le 22 juillet au matin. Le soir même, un tireur fou abat 10 personnes dans un Mac Donald de la ville. Munich est bouclée, tous les accès sont interdits. A 24 heures près, nous aurions été déroutés dans une autre ville d’Allemagne ! Nous sommes accueillis chez Typhaine, une « warmshower« . Maintenant que les enfants sont grands et que nous ne voyageons plus qu’à 4, nous sommes hébergés plus facilement chez les gens. Nous prenons 2 petits jours pour récupérer notre nuit passée dans le bus, nous baigner dans l’Isar, la rivière qui traverse Munich, acheter de quoi manger, nous faire un peu de corne aux fesses et réveiller les muscles de nos mollets.

La remontée de l’Isar. Nous quittons la ville par le sud, un dimanche chaud et ensoleillé. Nous sommes nombreux sur la piste cyclable le long de l’Isar. Cela nous donne l’occasion de côtoyer de près les allemands dans leur quotidien. La piste est plutôt plate, quelques petites grimpettes de temps à autre, le parcours est ombragé et les quelques villages traversés ont tous un « Biergarten » ouvert dans lequel on peut se rafraîchir. Nous apercevons les montagnes autrichiennes au loin ; nous sommes dans les contreforts et les approchons tranquillement. La piste quitte la rivière, le paysage se transforme. Nous sillonnons de superbes collines toute vertes (ce qui veut dire qu’elles sont régulièrement arrosées !)

Plein ouest. A Bad Tölz, nous bifurquons plein ouest, après avoir pris le temps de manger une glace sur la jolie placette de cette petite ville très touristique. Nous avons adoré cette première journée et serons séduits tout autant par le parcours jusqu’au Lac de Constance. Nous avons campé parfois dans des campings (très onéreux), d’autres fois en camping sauvage ou semi-sauvage en demandant un petit espace aux villageois. C’est ainsi que nous avons été autorisé à camper au cœur du village d’Ohlstadt sur le bout de pelouse à l’arrière de l’épicerie, au bord d’un chantier. Nous avons été invités à utiliser les sanitaires du tenancier de l’épicerie et à boire le café par une famille Turque. Le soir, nous avons eu la chance d’assister à un concert classique dans le kiosque municipal.

La montagne. Sur cet itinéraire absolument fabuleux nous aurions pu nous mêler aux 7.000 visiteurs jours pour visiter les châteaux de Louis II de Bavière, mais nous avons préféré les regarder de loin. Nous étions fascinés et curieux de pouvoir entrer dans une maison traditionnelle Bavaroise. Ces maisons gigantesques, posées sur les collines, fleuries de géranium et dans un état impeccable. Nous avons été chanceux d’être accueillis par Katarina, une autre « warmshower » qui proposait des lits confortables dans son adorable chalet. Ce que nous n’avions pas anticipé, parce que nous n’anticipons pas grand chose en général, c’est que Katarina habitait en pleine montagne, très à l’écart de l’itinéraire que nous suivions et que ce détour nous a valu des grimpettes d’un sacré dénivelé ! Enfin, des cols quoi ! Qu’importe, la nuit n’en a été que meilleure. Le chalet de Katarina se trouvait dans un hameau au cœur d’une vallée verdoyante et offrait une vue splendide sur les alpes.

Le lac de Constance, le Rhin. Nous sommes repartis au petit matin, descendant principalement, en direction du lac de Constance. Nous changeons radicalement de décor et d’ambiance aussi. Après un rapide café à Bregenz, nous repartons et sommes unanimes : cela ne plaît pas du tout. L’objectif est donc d’atteindre Constance au plus vite, afin d’éviter la foule, les plages payantes, les campings bondés, l’architecture affreuse et aussi la Suisse où tout est absolument hors de prix. Ne nous plaira pas non plus la descente du Rhin, monotone, industrielle et pas très intéressante. Nous n’avons pas de contact avec les gens. Alors nous faisons de grosses étapes, les enfants ne sont plus aussi motivés pour rouler avec leurs vieux parents !

Bâle et retour en France. Il nous faudra attendre Bâle pour redonner un peu de piment au voyage. Assommés par la chaleur, nous faisons comme les gens ici, nous nous jetons dans le Rhin et nous laissons bercer par le courant. Tout le monde se baigne : petits et grands, jeunes et vieux, avec un sac flottant ou une frite en mousse. Ça papote et ça refait le monde aux côtés des péniches qui klaxonnent quand les baigneurs s’égarent un peu trop dans le milieu de la rivière. Nous ressortons rafraîchis et prêts à passer la frontière pour entrer en France par les anciens postes de garde. Le soir nous plantons la tente dans un campement de gens du voyage près de l’impressionnante écluse de Kembs. Nous quittons ensuite le canal Rhin-Rhône pour rompre la monotonie et éviter Mulhouse. C’est toujours compliqué de traverser les grandes villes à vélo. Comme nous n’avons pas de carte, nous nous fions au soleil et à notre flair pour traverser ce petit bout d’Alsace.

Le Doubs. A l’office de tourisme de Bâle j’avais relevé sur une carte le nom de quelques villages à viser et nous retrouvons le canal pour qu’il nous mène sur les berges du Doubs. Nous visitons une belle expo de peinture de Jean Puy à Montbéliard puis la superbe cité fortifiée de Besançon et nous ponctuons nos journées de bains dans le Doubs. Dans un petit camping familial, nous rencontrons un couple de jeunes cyclos charmants. Gabriel et Félicie les font venir à nous en poussant la chansonnette au son du ukulélé. Nous envisageons le même parcours pour les jours à venir et décidons de faire équipe.

La Bourgogne. Nous quittons la voie cyclable à Dôle, traversons la Bourgogne et un bout du Morvan. Nos jeunes sont ravis d’avoir des compagnons de voyage avec qui discuter. En bivouac dans un champs au bord d’un lac près de Pouilly en Auxois, nous recevons un triste message. Un décès dans la famille met fin aux vacances. Nous devons organiser notre rapatriement au plus vite.

1000 kilomètres tout rond au compteur et le sentiment d’être partis des mois, d’avoir vécu 5 journées en une seule. Nous avons regardé, écouté, entendu, senti, ressenti, reniflé, partagé, rencontré … Vive le voyage à vélo !

Crédit photos : Le Trip à la mode de Caen.

Quand on demande à planter la tente au coeur du village, derrière l’épicerie, au bord du chantier.

Quand la chaîne du vélo de Félicie est cassée… patinette jusqu’au village suivant.

Quand il pleut des seaux, on joue au tarot en attendant l’éclaircie.

Quand on plante la tente avec les gens du voyage.

Quand les ados pédalent bien plus vite que leurs parents.

Documentation.

De Münich à Bâle, le Trip à la mode de Caen a utilisé les topo-guides en allemand Bikeline (aux Editions Esterbauer).

ainsi que les cartes Michelin de la série REGIONAL (orange) 546 (Bayern) et 545 (Baden-Württemberg).

Enfin, de retour en France, nos amis se sont surtout dirigés « au pif » (ce qui est beaucoup moins lourd).

1 comment to de Munich à Pouilly-en-Auxois

  • renaut

    bonjour ,
    nous sommes intéressés à rouler en vélo entre bâle et nevers .
    est ce un parcours que vous avez emprunté après votre  » munich-bâle » ?
    si oui est ce possible pour nous d’en parler avec vous ?
    bien cordialement
    claudine et michel