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Plan vélo départemental : l’heure du bilan

Le plan vélo départemental du Calvados a 12 ans, Dérailleurs est sur les dents. En 2004, Dérailleurs avait déjà deux fois l’âge de raison, mais ses militants commençaient à penser que le Conseil, alors Général, commençait tout juste, lui, à entendre raison. En effet, après des années de sourde oreille (« les aménagements cyclables, ce n’est pas une compétence départementale, allez voir la Région et les communes »), le Conseil, maintenant départemental,  votait un plan vélo plutôt ambitieux. Ce plan sur 12 ans répondait pour une grande part aux demandes de l’association, qui trouvait tout de même, entre autres critiques, que le tempo aurait dû être plus rapide. « Après tant de retard, 12 ans, c’est trop long ! » Et puis le temps passe, il est passé, et nous voilà fin 2016. Le plan vélo sur 12 ans se termine, et Dérailleurs a deux questions : Quel bilan ? Quel avenir ? Dans les semaines qui viennent, nous publierons plusieurs articles sur ce sujet et, au travers de ces présentations, nous souhaitons surtout ouvrir le débat : quelles sont vos propositions pour développer l’usage du vélo dans le Calvados ?

Aujourd’hui, premier article : rappels historiques et constats sur le « cadre » du plan vélo qui s’achève.

Le plan vélo a été préparé par les services du Conseil Général, qui s’est adjoint l’aide du cabinet spécialisé Altermodal. Dans ce cadre, l’association  Dérailleurs a été entendue, et certaines de ses propositions ont été retenues. Lorsque la plan a été voté, il s’agissait de développer le vélo « sous toutes ses formes ». Aujourd’hui pourtant, sur le site du Conseil Départemental, on peut lire :  » … le plan vélo départemental a pour objectif de développer la pratique du vélo loisir … » (voir ici).

Nous reviendrons en détail sur plusieurs aspects, mais voici un rapide commentaire sur la réalisation des sept axes du plan vélo retenus en 2004 :

« 1. Assurer un itinéraire continu sur l’ensemble des 120 kilomètres du littoral du Calvados, ainsi qu’un axe nord-sud traversant la Suisse Normande. Inscrits au schéma régional, ces itinéraires ressortent comme une priorité départementale ». L’axe nord-sud  (la voie verte de la Suisse Normande) a bien été développé, avec des critères qualitatifs intéressants. Il est allé au-delà de ce qui était envisagé, puisqu’il s’inscrit aujourd’hui dans une véloroute nationale ( la V43 ou Vélo Francette). Si la voie verte de la Suisse normande n’est pas terminée (elle doit prochainement rejoindre Clécy), on peut cependant dire que cet objectif est presque atteint. Il n’en va pas de même en revanche sur le littoral, pour la partie de l’EuroVelo 4 comprise entre Isigny s/Mer et Honfleur : des projets ont été revus à la baisse (Bessin), peu de réalisations ont vu le jour, et plusieurs ne sont pas du niveau attendu. Se pose aussi sur cette liaison la question de la définition précise de l’itinéraire. Il avait été envisagé un temps d’ouvrir en 2017 un itinéraire complet entre Roscoff et Bray-Dunes (NDLR : frontière belge) : on en est encore loin dans le Calvados …

« 2. Créer des liaisons structurantes départementales et des continuités vers le sud, pour desservir les principaux sites naturels et touristiques et se connecter aux départements voisins » et « 3. Développer des liaisons ville / mer, en reliant le littoral aux principaux pôles urbains et touristiques ». Un schéma a été établi en 2004. Nous y reviendrons, et ferons le bilan des réalisations.

« 4. Sécuriser des sorties d’agglomération où se concentrent de nombreux accidents ». Cet aspect du plan vélo semble avoir été oublié au fil du temps, et n’a pas donné lieu à beaucoup de réalisations. D’où, peut-être, la seule référence aujourd’hui au « vélo loisir », ce qui exclut le « vélo quotidien » du  plan … La politique du Conseil Départemental reste, dans les faits, largement favorable au développement de la voiture pour les déplacements interurbains et périurbains. Nous y reviendrons.

« 5. Répondre aux besoins dans les collèges, en facilitant l’accès des élèves et le stationnement des vélos ». Il n’y a pas eu à notre connaissance de grand plan d’équipement, ou d’incitation à l’usage du vélo, mais une réponse, au cas par cas, aux demandes locales : équipement de certains collèges en stationnement (pas toujours avec des solutions adaptées), et subventions aux communes pour aménager des pistes cyclables. Celles-ci ne répondent pas toujours non plus aux « règles de l’art », telles qu’elles sont définies par CEREMA (Ministère de l’écologie et du développement durable). Il est difficile de faire un bilan. C’est un sujet sur lequel Dérailleurs n’a jamais été consulté, ni n’a reçu d’information du Conseil Départemental. Nous essaierons cependant d’y voir plus clair …

« 6. Accompagner les collectivités locales pour la création de boucles cyclables de proximité ». Des recommandations, et un système de subventions, ont été mis en place. Des réalisations ont suivi. Malheureusement, les critères qualitatifs, qui sont globalement corrects sur le papier, se révèlent imparfaitement mis en œuvre dans beaucoup de réalisations locales.

« 7. Communiquer et promouvoir le plan vélo, pour le faire vivre et valoriser les itinéraires ». C’est un point positif : l’information, relayée par le comité du tourisme, est plutôt bien faite, et des actions sont mises en places pour faire connaître et valoriser les itinéraires (« fête des voies vertes »).

Marquage Bicycode. A ces 7 axes a été ajoutée la lutte contre le vol des vélos, en participant au dispositif Bicycode. Le Conseil Départemental a acheté, et entretient, une machine qu’il met à disposition des associations (principalement la nôtre). Il achète les kits de marquage et paie les paie les frais techniques, la main d’œuvre étant assurée bénévolement dans le cadre associatif. Ceci permet aux Calvadosiens de faire marquer gratuitement leurs vélos par ce dispositif maintenant reconnu nationalement : c’est un engagement constant et une action qui ne sont pas courants, et il faut le souligner.

Comités de pilotage. Au sein du Conseil Départemental, la mise en œuvre du plan vélo a été  confiée au service « environnement », les autres services, et en particulier le service voirie,  n’ayant été associés que partiellement. Très vite, une différence de « culture » entre les services a entrainé des interrogations de notre part. Si les associations ont été conviées à des séances d’information sur les projets, si Dérailleurs a rapidement noué des contacts plutôt faciles et agréables avec le service environnement et l’élu en charge du dossier (Paul Chandelier), il reste compliqué en revanche de s’adresser aux autres interlocuteurs potentiels, et en particulier au service voirie. Ces séances d’informations baptisées « comités de pilotage », se sont tenues en général au moins une fois pour chaque grand projet en notre présence. Elles ont certes permis de discuter, mais n’ont pas entièrement répondu à notre attente : nous y reviendrons également.

Culture vélo. En conclusion de ce premier tour d’horizon, nous noterons que, 12 ans après, malgré les regrets et les critiques, le paysage a changé. Le vélo n’est plus ignoré, comme il l’était avant 2004, et des avancées non négligeables, parfois exemplaires, ont eu lieu. Des élus et des agents du Conseil Départemental ont acquis une « culture vélo ». Et le succès des réalisations phares ne peut que montrer la voie à un plan vélo plus ambitieux …

Documentation.

Le plan départemental vélo du Calvados. (PDF – 3,3 Mo)

Le Calvados à Vélo (PDF – 12,9 Mo) Brochure éditée par le Comité Départemental du Tourisme.

La carte des véloroutes du Calvados. Cette carte interactive est une image fidèle de l’avancement du plan vélo dans le Calvados.

4 comments to Plan vélo départemental : l’heure du bilan

  • TOURNEBOEUF Bernard

    Bonjour.

    J’aimerai que les ville de France à commencer par Caen arrêtent de faire des bordures de trottoirs au niveau des « bateaux » haute de 6 à 8 cm comme on vient de le faire sur mon trajet maison -travail. Et qu’une bonne fois pour toute les villes rabotent ou rabaissent toutes ces bordures « basses » beaucoup trop hautes, et qui pourrissent le cheminement des cyclistes et des vieux à pied.

    • admin

      J’en connais beaucoup comme ça de trottoirs à escalader. Avec un tandem, difficile de soulever la roue avant. Dites-nous exactement à quel endroit vous rencontrez ça sur votre trajet maison-travail et nous remonterons aux services concernés.

  • TOURNEBOEUF Bernard

    Remarque parmi d’autres : Pourquoi quand on achète un vélo neuf « bas de gamme » ( moins de 300 euros), les constructeurs nous refilent des lampes de merde ( législation oblige) : mauvaises attaches, peu d’autonomie, grosse consommation de piles, ce qui fait que très vite il y a bien des lampes, mais elles ne fonctionnent plus !!!!!

    • admin

      Malheureusement, la législation française autorise ce type d’équipement bas de gamme que les vélocistes vous donnent en vous faisant croire que c’est un cadeau. En Allemagne, la législation oblige les vélos de ville à être pourvus d’un éclairage fixe alimenté par dynamo (dans le moyeu la plupart du temps). Faut-dire que le prix moyen d’un vélo en France est de 250 euros, là où il est de 700 euros en Allemagne et 900 euros aux Pays-Bas. Avoir un vélo robuste, utilisable en tout temps, sur lequel on peut compter … ça se paie.